L'HOMO WEBIENS WEBIENS

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Et oui, une nouvelle étape de l’évolution de la race humaine a été franchie. Exit l’homo sapiens sapiens, place à l’homo webiens webiens.

A la louche, on estime que l’apparition de l’homo sapiens a eu lieu il y a 150 000 ans. Avant lui, pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec les bases de la paléontologie, il y avait l’homo erectus. Ce dernier aurait disparu… mais là j’ai un doute, surtout depuis que je fréquente les sites de rencontres.

L’homo webiens webiens tient son nom de l’environnement auquel il s’est adapté et où il passe de plus en plus de temps : le web [internet].

Je revendique la propriété intellectuelle du terme !
J'ai fait une recherche sur Google et autres, personne ne l'a utilisé avant moi... ou si quelqu'un l'a fait, ce n'est pas un homo webiens webiens.

Le terme homo webiens, tout comme homo sapiens, ne désigne pas uniquement les individus mâles. S’il est vrai que, le plus souvent, ce sont eux qui feront les frais de cette rubrique, les individus femelles auront droit aussi à quelques égards bien mérités.

 


 

MOI RENCONTRER TOI SUR WEB

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Si internet a autant de succès auprès de l’homo webiens, c’est avant tout parce qu’il lui permet aisément de satisfaire à un de ses besoins fondamentaux : la communication.
Seulement, comme dans la vraie vie, on verra qu’il ne suffit pas de parler le même langage pour arriver à se comprendre.

Pendant longtemps, le must en matière de communication webienne en duo c’était les tchats. Ces endroits virtuels où l’on peut discuter avec n’importe qui et même avec plusieurs personnes à la fois en toute discrétion. Mais sur les tchats, l’autre se résume à un pseudo, à un âge, à un département et éventuellement un sexe. La prise de contact se fait au petit bonheur la chance ou au petit malheur la malchance.
Aujourd’hui, ce sont les sites de rencontres qui croulent sous l’affluence des connexions. Et là ! Terminé le flou artistique, on est dans le concret.

En un click, on peut accéder à un maximum d’information sur « l’autre ». Outre ses mensurations (poids, taille au garrot, couleurs des yeux et des cheveux), on a aussi droit à ses habitudes, sa profession, son signe astral, sa religion et j’en passe. Netclub et Meetic sont les sites, à ma connaissance, qui offrent le plus d’informations sur le profil de leurs adhérents. Sur Meetic on a même droit aux revenus, ce qui m’a laissée perplexe d’ailleurs.
L’ serait-il vénal ?

Sur les sites de rencontres, on a aussi droit aux photos et surtout, surtout, aux annonces. Rien qu’avec ça, il y a de quoi occuper quelques soirées, pour si peu qu’on ait l’esprit critique et l’œil acéré.

Tout cela, dans l’ensemble, part d’un bon sentiment. Terminé les agences matrimoniales dont les coûts rédhibitoires pouvaient en faire fuir plus d’un ou plus d’une, fini les soirées en discothèque où il faut faire semblant de s’amuser en attendant avec impatience les slows (quoi ?! y’en a plus depuis plus de 10 ans ? … on me dit jamais rien à moi), fini aussi les acceptations pour des soirées qui ne font pas plus envie que ça mais où on espère croiser un(e) ou deux célibataires. Au 21ème siècle, c’est de chez soi, ou accessoirement au bureau, qu’on peut avoir accès à des millions de célibataires.

Mais des millions ça fait beaucoup, va falloir trier.

Le challenge dans ce contexte d’abondance se résume dans un premier temps à trouver quelqu’un qui, à la base, cherche la même chose que vous.
C’est la quête de l’amour qui arrive en tête des statistiques quand on épluche les annonces. Personne ne sera tombé de sa chaise en lisant cette phrase. Pour les autres, c’est la [qué]quête tout court qui les anime d’une volonté sans faille de séduire. Mais attention, pas de cliché rapiécé ici, ceux qui sont à la recherche de l’amour ne sont pas forcément les unes et les autres forcément les uns. L’émancipation de la femme se poursuit benoîtement, et des hommes aussi se voient snobés par leur cyber-amante une fois la rencontre consommée.

Et cela n’est qu’un des nombreux écueils auxquels sont confrontés les postulants au bonheur à deux.

 


 

AH ? FAUT FAIRE UNE ANNONCE ?

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De la basique présentation au délire total, les annonces sur les sites de rencontres ont un but précis : donner envie de cliquer. Concept simplissime qui n’est pas compris par tous.

Donc, effectivement, il faut faire une annonce. Celle-ci permet de se présenter et donne l’opportunité de sortir des menus déroulants, cases à cocher et autres options délimitées, afin de se démarquer des autres . Et il y en a qui y arrivent ! Mais pas toujours dans le sens qu’ils espéraient.

Il est évident que le champ de l’annonce texte est un espace de liberté dont certains se passeraient sans crier à l’arnaque. Quelques uns l’avouent sans fard avec des « que dire de moi ? » ou des « pas facile de se présenter… », d’autres se lancent courageusement dans l'aventure.
L’annonce aborde tous les styles : classique, brève, cynique, amusante, attendrissante, opaque, ennuyeuse, incompréhensible....

Il est vrai que la maîtrise de l’écrit et des phrases bien tournées n'est pas non plus une fin en soi, et on peut comprendre que toutes les annonces des sites de rencontres ne flirtent pas avec un style littéraire ou poétique. Il n’est donc pas question ici de corriger des copies en relevant des fautes de grammaire ou de conjugaison. Ne parlons pas non plus de la ponctuation... il y a fort à parier que sur certains claviers, les touches qui ne correspondent pas à des lettres ou à des numéros doivent avoir conservé l’éclat et la propreté du neuf. Il y a largement de quoi faire sans se préoccuper de ces deux aspects.

Voilà donc quelques annonces dont les auteurs ne doivent pas connaître le sens du mot relecture… voire même, peut-être, du mot lecture.

 
 

Les primaires :

Commençons avec les homo webiens primaires. Ceux-là ne sont pas là pour trier des lentilles et ne s’en cachent pas. Ils vont droit au but.





Encore que cette dernière annonce pourrait presque être sympathique... pour les amateurs de bal musette.
Accordéon maestro !
Recherche amanteuh sur Maubeeeeeeeeeeuuugeuuuuuuuuuuuuuuhhhhh

Les adeptes de la métaphore foireuse :

Là, on est dans les prémices de l'effort.
Eux ont opté pour les chemins détournés (et escarpés) de la métaphore.







Les connaisseurs auront noté que quelques libertés ont été prises avec la présentation des mini fiches de Meetic. Difficile de faire autrement vu le format original.

Les malchanceux de l'orthographe :

On l’a dit, pas question de se moquer des fautes d'orthographe. Seulement certaines d’entre elles peuvent changer le sens d’une phrase ou modifier la perception qu’on a d’un mot. Elles méritent donc un petit détour.





Notez également l'importance de chaque lettre, un instant d’inattention et ce sont des heures de cogitation intense et créatrice qui sont réduites à néant.



Les maîtres de l'auto-portrait :

Ils ont chacun leur style ici, mais ils ont compris un principe fondamental : il faut parler de soi.









Suivent deux victimes du hasard. Cette bête cruelle et sans pitié les a fait se retrouver pile poil l’un sous l’autre dans la liste des derniers connectés. Du fait, l’originalité de l’un et l’intelligence de l’autre en prennent un coup… du moins virtuellement.



Les pluriels :

Alors ces deux-là, leurs pensées dépassent des mots... Remarquez, au moins ils sont honnêtes, il y en a tellement qui affichent une recherche au singulier et recherchent en fait au pluriel.





Les subliminaux :

Voilà une catégorie à part.
Eux n’ont pas de problème avec l’écriture. Ils ont même un truc en plus, ils manient la technique du subliminal.
Perception subliminale : perception d’un objet (image, message, publicité, etc.) à la limite de sa reconnaissance par le sujet.





Les minimalistes :

Ils n’ont qu'un mot à dire.





En fait, la question à se poser en voyant la première fiche c’est :
« Y’a un Paris dans la région Centre ??? »
Peut-être que ce « oui » est la réponse. En tous cas, recherche infructueuse sur Google à ce propos.

 

Le mutant :

Les sites de rencontres ont des effets secondaires. A force de déceptions, ils peuvent être les catalyseurs de mutations terribles.





Une poignée de semaines plus tard...





Le Buzz l'éclair

Vers l’infini et au delà ! Si certains sont totalement désemparés devant une page blanche à remplir, d'autres au contraire sautent sur cette occasion inespérée de pouvoir enfin exprimer ce qu’ils cherchent. Prenez le temps de lire l’annonce, elle en vaut la peine.


Ce type serait capable de tester les limites d’une page web... Pour ceux qui n’ont pas eu le courage de décortiquer, voici quelques morceaux choisis (avec correction des fautes de frappe pour le dernier) : « prendre la vie à pleine dent », « surtout ne pas être apparent », « j’aime les femmes sentimentales et romantiques et surtout ayant du savoir vivre et du coeur surtout de l'intérieur », « car ça serait dommage de ne pas se connaître avant d’avoir connu l'amour ». Cette dernière phrase est un mystère insondable.

Les contraires

Comme quoi, on peut utiliser un style de deux manières différentes :



Les aventuriers de l'impossible

Apparemment, le but de certains est de ne surtout pas trouver ce qu’ils cherchent.







Les rêveurs

Il faut savoir, pour ceux qui ne connaissent pas le principe des sites de rencontres, qu’une dure loi de la nature y sévit. En clair, être une femme facilite la vie, elles prennent moins souvent l’initiative du premier contact. Tout ça pour dire qu’il vaut mieux essayer de mettre toutes les chances de son côté quand on carbure à la testostérone et éviter les annonces suivantes :





Les inclassables

 

Parce que quand on se livre à ce genre d'exercice, on se retrouve toujours avec un fond de panier difficile à étiqueter.









Et voilà le petit dernier, il mérite sa place ici parce qu’il est d'une maladresse touchante. Sa recherche est simple, sa méthode de TRI c'est l’amour, l’amour, l’amour. Malheureusement, le pauvre bougre se distingue par une localisation géographique tout à fait particulière qui nuit pas mal au sérieux de son message.





 
 


 

CROISONS-NOUS DANS UN BAR

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Pendant que le loup n'y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait.

Lui [elle est pas mal celle-là, elle a l’air mignonne et pas trop conne. Voyons ça…]
Lui : salut !
Elle [ah pas mal la photo on dirait, allons voir la fiche…]
Elle : bonjour, ca va ?
Lui : oui et toi ?
Elle : ca va bien
Lui : alors comme ca tu joues au tennis
Elle : moins maintenant en fait
Lui : mais t’es toujours musclée ? lol
Elle : oui oui :)
Lui : c’est comment ton prenom ?
Elle : Nellie et toi
Lui : c’est pas un y normalement à nelly… Tom, enchanté Nellie
Elle : enchantée aussi Tom
Lui : alors tu trouves ton bonheur ici? tu as déjà fait des rencontres ?
Elle : j’ai fait deux rencontres pour le moment et toi ?
Lui : deja fait qq rencontres mais sans plus
(petite demie-heure de dialogue…)
Lui : ca te dirait de boire un verre qq part ?
Ele : ca fait un peu rapide
Lui : oui mais ca sert a rien de rester dans le virtuel, autant faire connaissance dans la realité au moins on sait tout de suite si on se plait
Elle : je trouve que c’est bien aussi d’apprendre a se connaitre avant
Lui : on peut apprendre a se connaître en buvant un verre, il y a rien de compromettant et c’est plus vivant, et puis j’aime pas rester devant un ecran quand il fait beau
Elle : oui c’est un peu vrai
Lui : en plus on est vendredi et il fait beau, ca te dirait pas un verre en terrasse ? tu es où toi ?
Elle : dans le centre
Lui : moi aussi
Elle : ok
Lui : tiens, mon tel 00 00 00 00 00, tu m’appelles ? deja ca sera plus cool par la voix
Elle : appelle toi plutot, 00 00 00 00 00
Lui : ok ! a tout de suite
Elle : a tout de suite

 

Elle : Allo ?
Lui : Ça va ?
Elle : Oui toujours aussi bien.
Lui : Bon alors ça te dit ce verre ? Tu sais, je ne vais pas te sauter dessus et je ne cherche pas de plan, c’est juste que je trouve plus sympa de se voir en vrai, de discuter, que de rester chacun dans son coin devant un écran.
Elle : Oui je m’en doute que tu ne vas pas me sauter dessus (petit rire), mais imagine que je rencontre tout ceux avec qui je discute sur internet comme ça aussi vite.
Lui : Oui mais moi je ne suis pas n’importe qui. (petit rire)
Elle : Tout le monde le dit ça. (petit rire)
Lui : Oui mais je ne suis pas tout le monde donc je le dis autrement. (petit rire)
Elle : Tu es marrant.
Lui : Ah tu vois ! Tu connais le bar XXX c’est un truc espagnol, l’ambiance est agréable et c’est pas bondé.
Elle : Oui je vois où c’est mais j’y suis jamais allée.
Lui : Si ça te dit toujours, on s’y retrouve dans une heure ?
Elle : Ok, mais je ne partirai pas trop tard parce que demain je dois me lever tôt.
Lui : Pas de problème, c’est juste le temps de faire connaissance, à tout à l’heure alors
Elle : A tout à l’heure.

 

Lui : Salut ! Ça va ?
Elle : Oui ça va et toi ?
Lui : Ça va bien oui. [je la trouvais mieux en photo]
Elle : c’est vrai qu’il est sympa ce bar, je ne connaissais pas [je le trouvais mieux en photo]
Lui : Je viens assez souvent avec des amis, en plus des fois ils font des soirées à thème, c’est sympa oui.
Elle : Moi je vais plutôt au xxx, tu connais ?
Lui : Juste de nom.
Le serveur : Qu’est-ce que je vous sers ?
Elle : Un coca.
Lui : Pareil, light.
(silence)
Elle : Ça fait longtemps que tu vas sur Meetic ?
Lui : Ça fait 5 mois et toi ? Je n’ai pas fait gaffe sur ta fiche.
Elle : Juste un mois.
(silence)
Elle : Tu as déjà fait combien de rencontres ?
Lui : Une dizaine, mais ça n’a rien donné.
Elle : Ça n’a pas tilté ?
Lui : Oui voilà.
(silence)
Elle : Moi je n’ai fait que deux rencontres. Le premier ne ressemblait pas du tout à la photo, mais pas du tout. On avait discuté sur Meetic pendant plus de quinze jours et on accrochait pas mal. Mais en fin de compte, en réel le courant n’est pas passé. Oh il était sympa, et pour les affinités intellectuelles c’était toujours ça, mais le physique compte quand même et… (bla bla bla de Nellie sur sa première rencontre).
Lui : c’est pour ça que c’est mieux de se rencontrer vite.
Elle : Oui tu as raison dans un sens…
(silence)
Elle : Et la deuxième, on avait discuté pas mal aussi sur Meetic et MSN après. Il est marrant, je suis toujours en contact avec lui mais on sait qu’on sera juste amis, lui aurait bien aimé plus, mais là il n’était pas vraiment mon genre. Je le savais d’avance parce que j’avais vu ses photos, mais je trouvais bien de le rencontrer quand même… (bla bla bla de Nellie sur sa deuxième rencontre).
Lui : Et tu as d’autres contacts là ? [c’est un moulin à paroles, elle me saoule]
Elle : Oui mais pas beaucoup. Il faut dire que je ne me connecte pas souvent non plus, et quand je viens, je ne reste pas des heures. Et puis il y a des mecs lourds quand même là-dessus.
(silence)
Elle : Pour te donner un exemple, l’autre jour, un gars m’a contactée en me disant… (bla bla bla de Nellie sur ses expériences internet)
Lui : Oui, y’a de tout là-dessus… bon, on va y aller ?
Elle : Oui, il faut que me couche tôt en plus.
Lui : C’était très sympa de se rencontrer.
Elle : Oui.
Lui : Bon, allez… on se revoit sur Meetic... [tu peux toujours compter là-dessus… pour lire des futilités comme j’en ai entendues ce soir, merci bien]
Elle : Oui oui ok. [tu peux toujours compter là-dessus… ce con insiste pour me voir et il n’a pratiquement pas débaillé un mot. Pour faire un monologue avec mon écran, merci bien]
Lui : Ciao
Elle : Bye

 
 

Tom a 31 ans. Il est plutôt pas mal, pas le genre beau gosse à tomber raide par terre, mais il a du charme. Il est honnête dans sa démarche, ce qu’il cherche c’est une fille pour une histoire durable. Il a envie de partage, de rires à deux, de sincérité. Il a envie de quelque chose de beau. Il n’a pas de type de femmes. Il aime bien qu’elles soient mignonnes, c’est certain, mais son attirance est souvent issue d’un sourire, d’une moue. Il ne s’en souvient plus, mais lorsqu’il était au cours préparatoire il avait le béguin pour la petite Léa. Quand celle-ci était contrariée, sa bouche esquissait une petite moue vite remplacée par un sourire qui creusait une de ses joues d’une petite fossette. Ça amusait toujours Tom. C’est ce qu’il recherchait inconsciemment, un souvenir d’enfant effacé de sa mémoire et appartenant à un passé hors de portée.

Tom aime la nature, les randonnées, il aime l’authenticité. Il aime bien aussi se coucher dans l’herbe et regarder filer les nuages en leur trouvant des formes d’animaux ou d’objets. C’est un rêveur mais il a le sens des responsabilités, et il sait faire d’une semaine de vacances une aventure mêlant découvertes et activités. Il a envie d'une compagne qui sache, entre autres, faire de leur maison un vrai foyer, un endroit douillet et agréable. Il a envie d’enfants, plus tard.

Nellie a 30 ans. Elle est plutôt pas mal, pas le genre bimbo à tomber raide par terre, mais elle a du charme. Elle est honnête dans sa démarche, ce qu’elle cherche c’est un homme pour une histoire durable. Elle a envie de partage, de rires à deux, de sincérité. Elle a envie de quelque chose de beau. Elle n’a pas de types d’hommes. Elle aime bien qu’ils soient mignons, c’est certain, mais son attirance est souvent issue d’un geste, d’une manière de faire.
Elle ne s’en souvient plus, mais lorsqu’elle était au cours préparatoire elle avait le béguin pour le petit Léo. Quand celui-ci était contrarié, il passait nerveusement la main dans ses cheveux qui étaient ensuite tout ébouriffés. Ça amusait toujours Nellie. C’est ce qu’elle recherchait inconsciemment, un souvenir d’enfant effacé de sa mémoire et appartenant à un passé hors de portée. [suite]

Nelly aime la nature, les balades en montagne, elle aime l’authenticité. Elle aime bien aussi se coucher dans l’herbe et regarder filer les nuages en leur trouvant des formes d’animaux ou d’objets. C’est une rêveuse mais elle a le sens des responsabilités, et elle sait faire d’un appartement un foyer douillet et agréable. Elle a envie d’un compagnon qui sache, entre autres, faire de leurs vacances une aventure mêlant découvertes et activités. Elle a envie d’enfants, plus tard.

Tom s’en voulait d’avoir si peu parlé, en fait il est plutôt de nature réservée quand il ne connaît pas bien les gens et a donc tendance à s’enfermer dans un silence qui ne lui ressemble pas.
Nellie s’en voulait d’avoir parlé autant, en fait elle est plutôt de nature réservée quand elle ne connaît pas bien les gens et a donc tendance à essayer de cacher sa gêne dans un babillage futile qui ne lui ressemble pas.

Contrarié, Tom se hâte vers la prochaine station de métro en passant nerveusement la main dans ses cheveux, se décoiffant du même coup. Puis, il se dit qu’il finira bien par trouver ce qu’il cherche parmi la multitude de Meetic girls. Il se reconnectera ce soir.
Nellie se hâte vers sa voiture. Elle arbore une petite moue de contrariété, puis elle pense à tous ces jeunes hommes qu’il y a sur Meetic et se dit qu’elle finira par trouver celui qui saura l’apprécier. Cette pensée optimiste lui tire un sourire, creusant du même coup une petite fossette sur l'une de ses joues.



 


 

PAS VU PAS PRIS

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Oui mais pas vu par qui ? L’anonymat d’internet est relatif, de plus en plus de gens se rencontrent et vont les uns chez les autres. Et pourtant, certains comportements restent très webiens.

Quel homme oserait séduire une bonne partie de ses collègues de travail, coucher avec puis ne plus jamais leur adresser la parole ? Quelle femme serait prête à allumer ouvertement les hommes de son village en leur parlant de ses préférences et pratiques sexuelles puis se donner rapidement à certains d’entre eux ? Quel papa, célibataire ou non, questionnerait l’institutrice de son enfant pour savoir si elle est fidèle et si elle est coquine ? Quel jeune homme arriverait à aborder sa boulangère, de 25 ans son aînée, en lui disant qu’il a envie d’une femme mûre.
Toute personne équilibrée répondra avec véhémence : « Pas moi en tout cas ! ». Avec la vulgarisation d’internet, il devient évident que cette réponse n’est pas toujours issue d’une morale personnelle. Car, c’est surtout la morale sociale qui fait que ces attitudes provoqueraient de l’incompréhension, du mépris voire un rejet pur et simple. Et l’homo sapiens étant de nature sociable et aimant la vie en groupe, rien n’est pire pour lui que le rejet.

Transposons maintenant le concept en sortant de la sex attitude et de son côté sulfureux malgré la libération des moeurs. Imaginez que vous puissiez vous téléporter instantanément et régulièrement dans un pays où il n’y a aucune loi, sauf celles concernant l’atteinte physique des personnes. Dans ce pays, vous n’avez qu’un risque sur des milliers de croiser quelqu’un qui vous connaît bien et même si c’est le cas ce quelqu’un sera aveugle à vos agissements. Au départ, vous restez vous-même, et donc vous payez consciencieusement tous vos achats. Puis, vous vous apercevez que d’autres ne le font pas, qu’ils prennent des marchandises sans se préoccuper de la mine attristée des commerçants et rentrent dans leurs propres pays en toute impunité. Mieux encore, il y a même des commerçants qui font tout pour que vous leur voliez des articles en espérant que vous les aimerez pour ça et que vous reviendrez les voir.

Combien de temps résisterez-vous si votre morale est plus sociale que personnelle ?

Evidemment la métaphore est grossière mais elle permet de comprendre à quel point l’anonymat social (et non pas l’anonymat visuel) peut modifier certains comportements. Le phénomène du mimétisme, mis également en avant dans cet exemple, sera abordé une autre fois.

Chaque société est un ensemble complexe et structuré d'individus liés entre eux par les mêmes usages, les mêmes lois et par des rapports durables et organisés. C’est un ensemble complexe parce qu’une société est composée elle-même de plusieurs communautés et que chaque individu appartient à plusieurs d’entre elles. Il y a les communautés professionnelles, familiales, amicales, associatives, culturelles, etc.
De la définition de la société, ce sont les usages et la notion de liens qui sont à retenir ici. Les usages parce qu’ils vont souvent de pair avec les conventions morales et les liens parce que ceux-ci ne peuvent exister que par la communication. Et bien sûr, cette communication doit permettre à tous les membres d’une société et/ou d’une communauté d’avoir accès aux informations concernant cette société et/ou cette communauté.
Tout le monde suit ?
La réaction de rejet, face à des comportements en dehors des normes d’une société, est issue de cette communication communautaire offrant à tous la possibilité d’avoir connaissance des faits de ses membres.

Voici un exemple pour appuyer l’importance du rôle de la communication et celui du concept d’anonymat social. Je vous présente deux de mes amis. Voici Emmanuel Martin et voici Bernard Cantat… avec lequel vous sentirez-vous le plus à l’aise pour entamer une discussion immédiatement ? Et pourtant, Emmanuel Martin - personnage fictif - a vécu aussi une histoire douloureuse à l’issue tragique et tué une femme en perdant le contrôle de lui-même. La seule différence c’est que vous ne le savez pas. [suite]

Sur un site de rencontre, vous pouvez commencer à discuter avec un collectionneur qui cherche uniquement à sauter le plus de filles possible par tous les bouts, vous ne le savez pas… et sa maman non plus ne le sait pas, pas plus que ne le sait l’institutrice de sa fille qui croit au respect et à l’amour et qui trouve que c’est un papa formidable et attentionné.
Vous pouvez également tomber sur une femme qui avance rechercher une histoire sérieuse et stable, et qui, en fait, accumule les aventures pour se rassurer sur son pouvoir de séduction. Une femme capable de donner tout d’elle dans les quatre heures qui suivent le premier contact virtuel pour si peu que son correspondant soit un queutard de première, vous ne le savez pas… et son père non plus ne le sait pas, pas plus que ne le sait son employeur catholique pratiquant qui la tient en haute estime pour ses compétences professionnelles.
Est-ce que les qualités paternelles de l’un et les qualités professionnelles de l’autre peuvent être remises en cause par leur manière de vivre leur séduction et leur sexualité via internet ? Dans l’absolu non, et tout le monde vous dira que chacun vit sa vie comme il l’entend. Reste que cette institutrice et cet employeur ne les percevraient plus de la même façon s’ils savaient.

Et s’ils savaient, ne seraient-ils pas tentés de faire part de leur découverte à d’autres membres de leurs communautés qui seraient tentés d’en parler à d’autres membres d’autres communautés ? L’humanité a inventé la réaction en chaîne bien avant de savoir que l’atome existe, et plus l’aura sociale d’une personne est grande, plus les retombées peuvent être importantes. Mais qu’on soit président de la république ou simple employé dans une usine, on aime autant vivre sans le mépris des gens qu’on est amené à côtoyer.

Les atmosphères cloisonnées des chats et des sites de rencontres modifient les comportements parce que quel que soit ce qui est dit ou ce qui est fait via ces espaces virtuels, on ne risque pas de réaction de rejet d’un groupe. Et il n’y a pas de rejet parce qu’il n’y a pas de groupe. A chaque nouvelle connaissance, on redevient un être tout neuf. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas chercher à s’oublier soi-même que de se complaire dans cet anonymat social récurrent. Mais ça, c’est une autre histoire.

Ce n’est donc pas internet seul qui induit et stimule les modifications comportementales mais certains outils excluant la possibilité de former une communauté. Des outils rassemblant des millions de gens qui n’ont aucun moyen de se structurer, de s’informer et de communiquer en étoile.
Reste à savoir si l’ a vraiment envie de voir se transformer les sites de rencontres en des endroits qui ne permettraient plus d’échapper totalement aux usages et aux conventions morales.

 


 

GUIDE DE VOCABULAIRE

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Tout séjour en pays étranger demande de savoir s'adapter aux langages des autochtones afin de ne pas commettre d’impair. Voici quelques éclaircissements à propos du vocabulaire de l’homo webiens chasseur.

Relation sans prise de tête.
relation sans engagement. Attention une relation peut durer seulement 5 heures (3 heures si pas de resto).

Tu as une photo ?
Je voudrais voir ta tête histoire de ne pas perdre mon temps avec un boudin.

Je suis déjà sous le charme.
Dépêche-toi d’en faire autant.

Je recherche un peu d’évasion.
Je suis marié, pacsé ou j’ai une copine.

Je cherche une femme discrète.
Je suis marié, pacsé ou j’ai une copine.

Je suis très calin.
Si tu manques de tendresse, je suis à tout à toi... pour trois heures.

Tu es fidèle ?
Est-ce qu’il y a une possibilité que je te saute malgré le fait que tu sois déjà avec quelqu’un ?

Tu fais du sport ?
Tu es plutôt du genre musclée ou celluliteuse ?

Faut profiter de ta jeunesse voyons ! Ça serait dommage d’arriver à 50 piges sans avoir couché avec un beau mâle comme moi.

Faut savoir te faire plaisir.
Faut me laisser te donner du plaisir (et me laisser en prendre par la même occasion).

J’adore faire des massages.
J’adore commencer les préliminaires par un massage.

Hum... j’adore ta bouche.
Qu’il me serait plaisant que vous me fellationnassiez si d’aventure nous devions aller plus loin.

Tu es joueuse ou coquine ?
Est-ce qu’on peut passer au seul sujet qui m’intéresse réellement ?

Je suis sincère.
Je te ne cacherai pas que ton cul me plaît si tel est le cas.

Tu as des tabous ?
Pratiques-tu la sodomie ?

Tu es seule ? Tu as une cam ?
Attention souriez, le petit oiseau va sortir.

J’aime bien les femmes mures.
Elles sont moins farouches au lit et moins de risques d'engagement.

Je ne cherche pas de relation sérieuse.
Je ne cherche pas de relation sérieuse.
[suite]

Passons maintenant aux réponses usuelles. Les réponses usuelles sont les réponses que vous obtiendrez dans 95% des cas quand vous vous décrirez à la demande de l’homo webiens chasseur. Vous allez voir qu’elles sont beaucoup plus simples à apprendre que les interprétations de la première partie.

Je fais du 85A
J’adore les petits

Je fais du 90C
J’adore les gros seins

1m70, 61 kg, brune, yeux noisettes
hummm tu as l’air très jolie

1m70, 91 kg, brune, yeux noisettes


Je suis blonde
j’adore les blondes

Je suis brune
j’adore les brunes

Et voici quelques petites astuces supplémentaires si votre but n’est pas de profiter de votre jeunesse (ou de votre maturité) lorsque vous allez sur un site de rencontre ou un chat.

Si le gars qui vous drague a 10 ans de moins que vous et qu’il est beau comme un dieu, un brin de méfiance s’impose. Pareil si le gars a 20 ans de plus que vous et qu’il vous sort des « ma puce » et des « mignonne » tout en insistant sur votre joli minois et votre intelligence.

Sur MSN, un type qui insiste pour que vous mettiez votre photo en avatar, alors que vous avez discuté en cam deux heures entières la veille sur ce même messenger, présente tous les symptômes du gaillard qui ne se rappelle plus de vous tellement il a de contacts.

 


 

PETIT NOUVEAU CHEZ LES SDR

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Après Meetic, voici Ulteem… le doublage de la voyelle n’étant pas du plagiat puisque Ulteem est en fait by meetic.

Je surfais paresseusement sur le web lorsque, tout à coup ! Je tombe sur un article annonçant que Meetic venait de lancer un nouveau site de rencontre. N’écoutant que mon courage et armée de ma volonté de poursuivre mon étude sur l’homo webiens webiens, je sacrifie la suite de mon programme surf (pourtant d’une utilité primordiale : horoscopes, forums, MSN…), et me télé-transporte immédiatement sur

Ulteem
Déjà, côté look on sent qu'Ulteem veut faire dans le sérieux.
Sinon, arrêtez de baver, rentrez la langue et ne vous précipitez par là-bas avant d’avoir lu cet article jusqu’au bout. De toutes manières, pour ceux qui sont en déjà en train d’imaginer leurs futurs ulteem girls ou ulteem boys, il faudra patienter encore, car pour le moment le site ne propose pas d’interface permettant de voir les « autres », et donc encore moins de les contacter.
« Mais à quoi ça sert alors ??? »

A se connaître !
Le concept est basé sur un principe pas bête du tout : se connaître pour savoir ce qu’on cherche et, je suppose, permettre ensuite de visualiser les personnes qui nous sont complémentaires.
Donc on s’inscrit, on remplit à coups de clics impatients le questionnaire Love-inSight Test Ulteem (40 minutes annoncées) concoctés par des psychologues et des psychométriciens, on valide, puis on a accès à son love portrait Ulteem… après avoir activé le code de validation envoyé par email.
Voyons voir si ce fameux test est aussi valable qu'il est annoncé...

PS : Les textes sur fond orange clair et sur fond bleu sont des citations issues des résultats de mon analyse. Je n’ai pas tout mis, il y a beaucoup plus d'explications présentées sur Ulteem. Ceci parce que ça aurait alourdit considérablement cet article déjà fort long, et d’autre part parce que vous n’avez qu’à aller faire vous-même votre test pour pouvoir lire le tout.

A noter que la gratuité de ce test s’arrête le 1er septembre prochain.



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QUAND ON CHERCHE PAS CE QU'ON TROUVE

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Les moteurs de recherche, comme Google, sont l'âme du web. Sans eux, internet perdrait une très grande partie de son utilité. Des millions de requêtes sont traitées chaque jour, et certaines amènent sur Bouarf.

Tenir un blog n’est pas toujours de tout repos. Il faut rédiger, mettre en forme, mettre en ligne, et cela de manière régulière afin de ne pas décevoir ses (trois) fidèles lecteurs.
Ce n’est pas toujours évident de concilier temps et inspiration. Mais il y a des compensations : les statistiques !
Les statistiques permettent, entre autres, de savoir que du monde est passé sur son blog. Il est fort probable que des fois ce monde passe très vite, mais il passe. Bouarf comptabilise 876 visites et même si les visites de google sont incluses dans ce chiffre, ça fait quand même une moyenne sympathique pour un blog qui démarre.

Dans les statistiques, on trouve également une rubrique qui peut mettre particulièrement en joie certains jours, ce sont les requêtes. Les requêtes correspondent au texte qu’ont tapé des dans un moteur de recherche, et qui, dans le cas présent, les ont amenés sur ce site. Quelques fois à leur plus grand étonnement, à n'en pas douter.
On a bien dit homo webiens webiens, la présentation de ces requêtes mérite donc sans conteste un article mensuel et nous permet de lever le voile sur une des pratiques les plus solitaires du web : la recherche désespérée d’informations diverses.

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