Pendant longtemps, le must en matière de communication webienne en duo c’était les tchats. Ces endroits virtuels où l’on peut discuter avec n’importe qui et même avec plusieurs personnes à la fois en toute discrétion. Mais sur les tchats, l’autre se résume à un pseudo, à un âge, à un département et éventuellement un sexe. La prise de contact se fait au petit bonheur la chance ou au petit malheur la malchance.
Aujourd’hui, ce sont les sites de rencontres qui croulent sous l’affluence des connexions. Et là ! Terminé le flou artistique, on est dans le concret.

En un click, on peut accéder à un maximum d’information sur « l’autre ». Outre ses mensurations (poids, taille au garrot, couleurs des yeux et des cheveux), on a aussi droit à ses habitudes, sa profession, son signe astral, sa religion et j’en passe. Netclub et Meetic sont les sites, à ma connaissance, qui offrent le plus d’informations sur le profil de leurs adhérents. Sur Meetic on a même droit aux revenus, ce qui m’a laissée perplexe d’ailleurs.
L’ serait-il vénal ?

Sur les sites de rencontres, on a aussi droit aux photos et surtout, surtout, aux annonces. Rien qu’avec ça, il y a de quoi occuper quelques soirées, pour si peu qu’on ait l’esprit critique et l’œil acéré.

Tout cela, dans l’ensemble, part d’un bon sentiment. Terminé les agences matrimoniales dont les coûts rédhibitoires pouvaient en faire fuir plus d’un ou plus d’une, fini les soirées en discothèque où il faut faire semblant de s’amuser en attendant avec impatience les slows (quoi ?! y’en a plus depuis plus de 10 ans ? … on me dit jamais rien à moi), fini aussi les acceptations pour des soirées qui ne font pas plus envie que ça mais où on espère croiser un(e) ou deux célibataires. Au 21ème siècle, c’est de chez soi, ou accessoirement au bureau, qu’on peut avoir accès à des millions de célibataires.

Mais des millions ça fait beaucoup, va falloir trier.

Le challenge dans ce contexte d’abondance se résume dans un premier temps à trouver quelqu’un qui, à la base, cherche la même chose que vous.
C’est la quête de l’amour qui arrive en tête des statistiques quand on épluche les annonces. Personne ne sera tombé de sa chaise en lisant cette phrase. Pour les autres, c’est la [qué]quête tout court qui les anime d’une volonté sans faille de séduire. Mais attention, pas de cliché rapiécé ici, ceux qui sont à la recherche de l’amour ne sont pas forcément les unes et les autres forcément les uns. L’émancipation de la femme se poursuit benoîtement, et des hommes aussi se voient snobés par leur cyber-amante une fois la rencontre consommée.

Et cela n’est qu’un des nombreux écueils auxquels sont confrontés les postulants au bonheur à deux.

 
 

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