LA GUERRE DES MONDES : DU BRUIT MAIS PAS TROP
Il y a des films qui portent à réfléchir sur le sens profond de l’humanité et sur la fragilité de l’espèce ; la dernière version de la Guerre des Mondes en fait partie. Mais au-delà de cette histoire imaginée par Herbert George Wells, j’en viens à aborder cette dernière adaptation cinématographique parce que les effets incohérents sont très réussis…
Fan de science fiction et de fantasy, je ne pouvais qu’aller voir ce film.
Au cinéma, en une séance, j’ai eu à peine le temps de me rassasier d’effets spéciaux et de m’interroger sur mon statut potentiel de cafard que des extra-terrestres pourraient désintégrer en une fraction de seconde, si il leur en prenaient l’envie.
Ici point de Bruce Willis intervenant pour sauver le monde, le personnage principal (Tom Cruise) court comme un lapin dans le même sens que la foule apeurée. Les héros de la fin, ou plutôt les héroïnes, sont des bactéries sans débardeur et sont internationales.
Quelques mois plus tard, est arrivé le DVD à la maison. Un visionnage at home et décontracté, sans les 85 dB d’une salle de ciné ça aide, permet de s’attacher un peu plus aux détails.
Tout le monde connaît plus ou moins le concept de ce film, on va donc passer directement à la narration de certaines nouveautés de cette version.
Ray Ferrier (Tom Cruise donc), est un docker divorcé qui se retrouve pour une journée et une nuit avec ses enfants, un garçon de 17 ans et une fille de 11 ans. Arrive une espèce d’orage, pas catholique, pratiquement au-dessus de son jardin. Ray sort avec sa fille, dans le dit jardin, pour regarder cet étrange phénomène. Tombent alors des éclairs, toujours au même endroit, à quelques centaines de mètres de leur point de vision. Sa fille a peur, du coup ils rentrent se mettre à l’abri, et continuent de regarder, la foudre s’abattre, par la baie vitrée du salon/salle à manger. Ils sont aux premières loges, les éclairs tombent pile poil face à cette baie vitrée (ça fait partie des avantages quand on est le personnage principal d’un film, on est toujours bien placé pour voir les trucs et en plus on vit jusqu'à la fin).
Suite à cet étrange phénomène, il n’y a plus d’électricité, de réseau GMS et de voitures qui fonctionnent. Ray sort de chez lui (3 minutes max après la fin du dernier éclair) et croise son fils, qui revient à pieds (logique plus de voiture) et qui lui raconte qu’il était juste vers l'endroit où la foudre a frappé. Ray se rend donc au point d’impact, à pieds et en hâtant juste un peu le pas. En passant, il répond à un garagiste qui lui demande son avis, et lui dit qu’il faut essayer de changer le contacteur d’une voiture.
Le fameux point d’impact est à un carrefour et il en sort, dès que Ray sera sur place bien sûr, une machine très très haute sur pattes (à peu près aussi haute qu’un bâtiment de 8 étages à vue de nez). C’est un tripode. On apprendra plus tard que ces machines n’ont pu être enterrées que bien avant que l’homme ne prenne sa place de dominant dans la chaîne alimentaire. Une chance que ce tripode ait été enterré pile poil en dessous d’un futur carrefour, sous l’Empire State Building m’est avis que la manœuvre de « défouissement » aurait été un peu plus coton. Mais bon, on peut se dire que, peut-être, qu’il y en avait aussi sous les grandes constructions et que celles-ci n’ont pas été activées à cause de leur position.
Alors une machine pareille qui sort du sol, ça fait du bruit. D’abord elle a cassé le bitume, ensuite elle a fait tourner tout le carrefour et réduit en ruine une partie des immeubles à proximité immédiate, puis une borne incendie saute en créant un geyser… La machine te dégage aussi un nuage de poussière pas possible , et on la voit de loin. Ce n’est pas moi qui l’invente, il y a un plan pour nous faire prendre conscience de la hauteur de l’engin. Le tripode, lui-même, émet ensuite un son qui ressemble à celui d’une corne de brume de pétrolier mâtiné d’une basse d’orgue, bref le genre de truc qui s’entend de loin, aussi. Pour rester dans les décibels et dans le visuel, notons que les rayons bleus désintégrateurs flashent bien et que le tripode ne se gêne pas pour faire exploser habitations et magasins alentours. Ray court, arrive à échapper à l’horreur, rentre chez lui et là ces deux enfants qui étaient dans la maison tranquilles (la maison qui a une baie vitrée d’où on pouvait super bien voir les éclairs tomber et qui se trouve à 3 minutes à pieds du lieu des évenements) demandent sans grand affolement en voyant qu'il n'a pas l'air dans son assiette : mais qu’est-ce qui se passe ?
Ca doit être ça qu’on appelle la magie du cinéma… [suite]
Notez bien qu’ils ne sont pas les seuls à tomber des nues, le fameux garagiste dont la conscience professionnelle est sans limite, s’offusquera bien fort du fait que Ray vole la voiture d’un de ses clients (eh oui c’était bien le contacteur qu’il fallait remplacer). Lui non plus n’a apparemment pas entendu les explosions, quant au fait que des gens hurlent et courent dans tous les sens, c’est pas son problème, il a un garage à faire tourner.
Ray prend la voiture quand même et va avec ses deux enfants chez son ex femme. Au passage, un bon point pour la scène dans la voiture sur l’autoroute, le travelling est un chef d’oeuvre. Chez ex femme, il n’y a personne mais tout est ouvert et la plupart des lumières allumées. Mais il y a une explication rationnelle à ça, elle est partie avec son nouveau mari à Boston. Ray décide qu’il faut passer la nuit dans l’immense sous-sol. Des éclairs se repointent puis un bruit pas possible s’ensuit. On saura au matin que c’est un boing (747 je pense, ma spécialité n’est pas l’aéronautique) qui est tombé à côté de la maison. Quand j’écris à côté, je n’exagère pas du tout, d’ailleurs une partie de la baraque est à ciel ouvert et un réacteur est carrément dans le salon. Je n’ai jamais été une terreur en physique, mais je peine à croire qu’un réacteur de 747, tombant à 50 cm d’une délicate table d’appoint, la laisse intacte et surtout exactement à la même place. Il y a eu des flammes bien sûr et aussi du souffle, mais ceux-ci ne se sont acharnés qu’après le sous sol où tout est noirci et sans dessus dessous.
Passons à la scène des paniers. Les méchants extra-terrestres ne se contentent pas de désintégrer la population, ils attrapent aussi des spécimens pour en faire de l’engrais. Pour cela ils sont bien équipés. Ils prennent les gens avec les bras-tentacules de leurs machines, et les mettent dans des espèces de soucoupes grillagées qui sont au nombre de deux et suspendues sous les flancs des tripodes. De temps en temps, un autre bras-tentacule vient agripper un des malheureux stockés là et le hisse en le faisant passer par ce qui ressemble à un trou de balle (sorry mais je ne trouve pas de métaphore plus explicite). Heureux hasard, je vous rappelle que les tripodes ont été amenés et enterrés bien avant la naissance de l’humanité, cet organe de tripode a les dimensions idéales pour y faire passer un être humain de gabarit moyen. Si l’évolution nous avait dotés d’une stature plus imposante, ces extra-terrestres n’auraient pas eu l’air cons avec leur super matos. Donc, si ça peut consoler les personnes qui se lamentent à propos de leur surpoids, sachez que quand la guerre des mondes arrivera, seuls les minces seront transformés en engrais.
A part ça, le film est bien découpé et les heures de visionnage passent très vite (pas comme avec King Kong où on se demande quand est-ce que ce dernier va enfin monter sur un gratte-ciel et nous permettre de sortir pour manger un morceau).
Il faut juste faire attention à ne pas être trop cohérent pour pouvoir apprécier la Guerre des Mondes totalement.
Par Jesabeth
Le 22 janvier 2006 à 21:05
Jérémiades
Commenter ne nuit pas à la santé
Commentaires
par ali_o_kan, le Mardi 24 Janvier 2006, 09:43
par Jesabeth, le Mardi 24 Janvier 2006, 20:44
par ali_o_kan, le Lundi 30 Janvier 2006, 00:43
par jlb, le Vendredi 27 Janvier 2006, 01:49
par Jesabeth, le Vendredi 27 Janvier 2006, 11:51
par Anonyme, le Vendredi 27 Janvier 2006, 02:00
par Thierry, le Jeudi 15 Juin 2006, 05:59
par Jesabeth, le Jeudi 15 Juin 2006, 12:54